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Un peu d'histoire locale, blog personnel, indépendant des communes et collectivités citées

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Aout 1914 début du conflit, récit d'un Vicois. partie2

       Les récits qui vont suivre ont été écrit par un Vicois, membre de la croix rouge, dont je n'ai pas le nom mais qui était domicilié rue Jules Wolf au n° 2, maison très haute de Vic,  en Août 1914, au début de la guerre et montre à quel point être dans une ville frontière pouvait engendrer pour la population bien des tracas....
 
Deuxième partie : ON SE REPLIE

 

Il fallut se replier.
Le téléphone d'une Bavaroise avait fait son œuvre.
Vers 10 heures du matin, les derniers dragons français reprenaient la route d'Arracourt. De nombreux casques à pointe reparurent : cavaliers., fantassins parcouraient les rues en tous sens. Ils roulaient des yeux féroces. Barthellang avait l'air d'un dompteur prêt à entrer en scène avec sa cravache.
Lui et ses douaniers, qui s'étaient probablement terrés depuis la veille au soir, réapparaissaient au grand jour, ainsi que le vaillant postier - retour de Château-Salins - et la vie de tous les jours recommença : Vie anxieuse ! Silencieuse pour nous, triomphante pour les « Bei uns ! «
C'est alors qu'on peut se demander ce qui serait advenu de nous tous si notre patriotisme débordant s'était manifesté au gré fort compréhensible de nos officiers qui se déclaraient nos libérateurs !...

 

LES OTAGES
Nous avions encore présent à la mémoire le souvenir récent de l'arrestation des otages en pleine nuit : celle de la déclaration de guerre,( nuit du 01 au 02 Août). Ces otages, qui furent arrachés brutalement de leur lit, eurent à peine le temps de se vêtir et il leur fallut prendre le chemin de la captivité.
Ces otages sont : 1 ° M. Alfred Lamy, conseiller général ; 2° M. Auguste Beaudouin, adjoint au maire ; 3° M. Aimé Chamant père ; 4° M. Aimé Chamant fils, négociants en vins ; 5° M. Adrien Grégoire, chef de musique ; 6° M. Hauck, son beau-frère ; 7° M. Parisot, charcutier ; 8° M. Moriau, arpenteur-géomètre. Ils avaient voulu arrêter aussi le vénérable chanoine Humbert, ancien archiprêtre de Château-Salins, retiré à Vic, mais ce malheureux vieillard octogénaire était alité, dangereusement malade.

Ils se contentèrent d'installer près de ce moribond un factionnaire baïonnette au canon (Gott mit uns !...)
Depuis, ils procédèrent aussi à l'arrestation des deux filles de M. Lamy, Mlle Louise et Mme veuve Brunotte.
Le notaire Steyert fut aussi arrêté, mais il fut relaxé depuis.
Le lendemain de la rentrée des siens, le percepteur Eyles, ivre de bière et de colère, furieux de l'arrestation de son fils, s'en prit à toute la population en général et à moi en particulier.
Etant au café de la Gare, en train de payer à boire à un sous-off, dans le seul but de l'exciter contre la population il lui dit en me montrant :
- Noch ein schwein Hundt qu'il faudrait écrasirt !... »
Puis s'adressant directement à moi, il me dit :
- Si vos officiers reviennent ici, vous leur direz que ce sont des lâches et des voyous comme vous et comme toute la population de Vic !... »
Je lui répondis :
- Les lâches sont ceux qui se cachent derrière le mur de la gare pendant que nous allons - même sous le feu - pour sauver les blessés, aussi bien les vôtres. Vous n'en feriez pas autant. »
A ce moment intervinrent des jeunes gens de la localité. Peu s'en fallut qu'il ne se fit échapper...

Les allemands à Vic, leur cantine et le café de la gare
Les allemands à Vic, leur cantine et le café de la gare
Les allemands à Vic, leur cantine et le café de la gare
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Les allemands à Vic, leur cantine et le café de la gare

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